Les dernières informations en possession de la FNME-CGT confirment les éléments que nous avions donnés, dès le mois d’octobre, suite au Comité d’Entreprise Européen de GDF SUEZ. GDF SUEZ travaille bien à ouvrir le capital de GRTgaz, sa filiale à 100 % de transport du gaz en France.
Rappelons que le rachat d’International Power doit dégager de la « valeur » pour les actionnaires, impliquant un endettement de 9 milliards supplémentaires et la cession de 4,5 milliards d’actifs.
En prétextant un besoin d’investissements dans les réseaux de transport gaz français -alors que le plan décennal 2009-2018 est couvert par l’autofinancement et l’emprunt et que GRTgaz a un endettement faible ce projet permet en fait de répondre aux orientations financières du groupe en cédant environ 1 milliard des actifs gaziers.
La FNME-CGT n’est pas dupe ! Cette stratégie financière de GDF SUEZ détourne ainsi l’objectif qui est fixé à la filiale de la Caisse de Dépôts et Consignations, CDC Infrastructures, censée investir dans des actifs essentiels pour le développement économique du pays. Utiliser l’argument d’un apport de fonds publics – après avoir privatisé Gaz de France – est une nouvelle manœuvre car cette société d’investissement intervient notamment sous forme de partenariats public-privé.
Alors que l’Etat concédait le réseau de transport à Gaz de France, il lui a ensuite cédé, avant de filialiser le transport et de transférer ces actifs gaziers à GRTgaz. La prochaine étape de ce bradage serait donc la vente de 25 % du patrimoine historique. Quelle sera l’étape suivante ? On est ainsi loin du géant gazier « vendu » aux français pour faire avaler la privatisation/fusion de Gaz de France avec Suez, que la CGT a combattue.
Au moment où le gouvernement s’apprête à transposer la 3ème directive gaz par ordonnance, cette ouverture du capital serait un nouveau signe donné à Bruxelles dans la volonté de la France d’accélérer la dérèglementation du gaz, tout en finançant les profits de quelques uns.
La FNME-CGT dénonce le projet d’ouverture du capital de GRTgaz, qui, pour garantir des dividendes toujours supérieurs aux actionnaires dans la stratégie du groupe, est un pas supplémentaire de déstructuration du secteur énergétique.
La FNME-CGT revendique le maintien d’un groupe intégré autour des compétences gazières, et dans lequel les capacités de financement ne sont pas détournées vers l’actionnaire mais servent au développement industriel, à la recherche et à la réponse aux besoins des populations, sociaux comme environnementaux.
La FNME-CGT est favorable à une véritable politique énergétique européenne déclinant ces enjeux de long terme et basée sur des coopérations répondant aux besoins des usagers, qui s’imposerait aux entreprises du secteur, se traduisant alors par des investissements calqués sur ces objectifs.
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