La libéralisation et marchandisation du secteur en Europe ont mis à mal l’optimisation de la chaîne gazière, de l’approvisionnement à la commercialisation en passant par la desserte. Tandis que le prix du gaz ne cesse d’augmenter au bénéfice des seuls actionnaires, la période de froid de cet hiver a corroboré l’incapacité du marché à assurer la sécurité d’approvisionnement et de desserte.
Les groupes comme GDF SUEZ ou TOTAL se positionnent à l’international pour soutenir le profit des actionnaires en se désengageant d’actifs stratégiques gaziers sur le territoire français. Associés au dogmatisme du marché, les enjeux financiers ont dénaturé la conception de service public et mettent à mal l’efficacité industrielle.
Cette politique, non contente de morceler les infrastructures et dés-optimiser la chaîne gazière, voit à ce jour poindre le danger de l’arrêt de la fourniture et donc du service public.
La spéculation aiguille les bateaux transportant le GNL vers le marché asiatique. Depuis le début de l’année 2012, le terminal méthanier de Montoir de Bretagne a vu diminuer ses réceptions de navires de 70% avec un impact conséquent sur l’activité du port de Saint-Nazaire.
Pendant ce temps, les fournisseurs, avec un marché en excédent, ne sécurisent pas leurs engagements auprès des stockages, mettant à mal leur rôle stratégique pour le pays. Deux stockages sont d’ores et déjà mis en veille …
… tandis que l’on peut voir le gaz brûler à la torche du terminal de Montoir ; ce sont 14 122 113 m3 qui ont été brûlés depuis le début de l’année pour un montant de 11 862 575 €.
Quel gâchis environnemental et financier ! Rajoutons-y plusieurs milliards investis par les transporteurs au service de la « libre circulation de la marchandise » qui participent à la hausse des prix et au Monopoly capitalistique (ouverture du capital de GRTgaz, projet de cession de TIGF) sans création d’emplois et alors que les quantités d’énergie transportées baissent.
A contrario le commercialisateur GDF SUEZ n’engage pas d’action incitative vers l’usager devenu un client potentiellement volatile et GrdF cible son développement dans la densification de son réseau -en oubliant son extension- pour satisfaire l’actionnaire.
D’ailleurs, ce sont toutes les infrastructures de l’ancien Gaz de France qui servent aujourd’hui de pompe à finances pour les actionnaires de GDF SUEZ : 3 Milliards d’euros « remontés » en 2011 avec de graves conséquences sur l’endettement et le service public du gaz.
Pendant ce temps, les plans de réductions des coûts, d’abandon d’activités, de fermetures de sites, de cessions d’actifs se multiplient … tout comme les augmentations de tarifs pour les usagers.

Les gaziers disent STOP !

Ceux de Storengy qui condamnent la mise à mal du rôle stratégique des stockages et seront en grève sur les sites le 27 septembre pour s’opposer à la dérèglementation, la mise en veille de 2 stockages et les suppressions d’emploi.
Ceux de TIGF qui s’opposent à sa cession par TOTAL qui cherche du cash pour spéculer à l’international, et renouvellent leur mouvement du 28 septembre au 1er octobre.

La FNME-CGT propose la réorientation des investissements au regard de la nécessité de l’usage direct du gaz dans le mix énergétique.
La FNME-CGT rappelle sa proposition de pôle public de l’énergie qui répond à cette obligation : la sécurité d’approvisionnement et la garantie de fourniture aux usagers doivent êtres intégrées dans une filière gazière sous maîtrise publique, avec les moyens et emplois qualifiés nécessaires.
La FNME-CGT invite les usagers et les élus à rejoindre le 9 octobre tous les gaziers qui, aux côtés des autres salariés européens, exigeront une politique ambitieuse portant des choix industriels au service de l’intérêt général et de l’emploi.

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