Des résultats en baisse malgré du positif en France et la rigueur pour les salariés !
Les résultats sont en baisse : Le résultat industriel (Ebitda) perd 8%. Le paradoxe s’exprime par la forte progression sur le périmètre France (+30% dont Ventes de gaz + 26%, infrastructures gazières + 11%, Services + 5%) alors que l’international (International Power -31%) et l’Europe (-14,8%) baissent fortement.
La rémunération des actionnaires reste forte à 3,6 Milliards. Pour cela, le Groupe ponctionne 100% des résultats des filiales et les obligent à s’endetter dangereusement ! De plus, c’est bien le périmètre historique qui supporte la plus grosse partie du plan d’économies « Perform »: en 2013 sur l’ensemble des branches, ce plan de rigueur (notamment sur les salariés) a impacté l’Ebitda à la hausse de près d’un milliard… Ce sont toujours les salariés qui paient. Le plan de rigueur va de nouveau s’accélérer et passer à 4,5 Milliards d’euros par an dès 2015.
Un échec industriel (persiste et signe)
Le Président Mestrallet a fait de l’international sa stratégie où l’essentiel des investissements est injecté. Cette activité est en perte (Amérique latine, IP Europe etc…). De plus ces développements ont obligé le groupe, pour se désendetter, à vendre des actifs ! La stratégie « Mestrallesque » étant de vendre des actifs pour en acheter d’autres censés rapporter plus ! Cet expansionnisme est cette année encore un échec et vouloir le poursuivre et même l’augmenter peut faire craindre des jours douloureux !
Dépréciation massive en Europe dans l’énergie et réduction des investissements
L’évènement le plus important de ces résultats consiste en la dépréciation massive des actifs énergétiques européens (Branche Energie Europe et Branche Infrastructures représentent 86% des 15 Md d’euros). Cette dépréciation montre clairement que le groupe ne croit plus dans le secteur de l’énergie en Europe. Au passage, GDFSUEZ économise 1,3 milliard d’euros d’impôt sur les sociétés (avec l’accord de l’état, qui voit ses
recettes impactées d’autant).
De plus, les prévisions à moyen terme du Groupe montrent le désengagement en investissement en Europe (division par plus de deux des investissements de la BEE) au profit de l’international.
Tout va dans le même sens : après avoir essoré la trésorerie de Gaz de France et endetté les filiales, le Groupe s’apprête à délaisser ce périmètre historique.
Suez prend acte de l’échec de la fusion avec GDF
Ce double constat, dépréciation et arrêt des investissements, témoigne d’un double phénomène :
· le marché de l’énergie ne fonctionne pas et conduit à des gabegies considérables et à l’absence de sécurité d’approvisionnement
· la fusion de Gaz de France et de Suez est un échec car les enjeux et stratégies étaient différents (ce que la CGT avait dit avant même l’annonce du projet).
Aujourd’hui, la direction du groupe acte cet état de fait en dépréciant globalement ce qui peut être considéré comme l’héritage de Gaz de France, le service public de l’énergie. Le groupe réfléchit en maximisation de marge : ce qui ne rapporte pas assez doit être déprécié. Les consommateurs, les citoyens, les agents attendent un raisonnement de service public, une sécurité d’approvisionnement et une qualité du travail au meilleur prix. Ces
deux visions sont irréconciliables. C’est ce divorce qui est traduit aujourd’hui dans les comptes.
En 2008, c’est la fusion Gaz De France et Suez (énergie avec les services et l’environnement) . En 2012, c’est la séparation de l’environnement et, en 2014, c’est le début du largage des activités historiques en Europe pour l’international. Que restera-t-il de cette fusion ?
L’Etat doit refuser la disparition de Gaz de France : il doit en reprendre le contrôle.
Quelle est la réelle position de l’Etat ? La CGT a, à plusieurs reprises, dénoncé le double langage de l’Etat : d’un côté, promettant qualité du service public et baisse des tarifs ; de l’autre, validant la stratégie de la direction du Groupe, faite essentiellement de monopoly international et de course à la rentabilité. Aujourd’hui, l’Etat doit se positionner, la population attend des changements. Cette dépréciation massive et cette chute prévisionnelle des investissements actent le désir du Groupe de partir sur les pays émergents et d’abandonner le périmètre historique.
Il est inconcevable que l’Etat valide cette vision strictement financière. Déjà avec 36% du capital, l’Etat peut décider des orientations. La CGT propose qu’une étude soit réalisée afin que l’état devienne actionnaire à 51%.
Interlocuteurs : Yves Ledoux 06 80 36 33 06
Eric Buttazzoni 06 21 53 77 44