Les opérateurs de réseaux GRTgaz et RTE, en charge de l’équilibre entre fourniture et consommation, annoncent des ruptures d’alimentation en cas d’hiver froid comme 2011-2012.
En gaz, les stockages souterrains, prévus pour assurer la sécurité d’approvisionnement l’hiver, sont devenus des outils marchands. Résultat : ils sont année après année un peu moins remplis (2 sites ont même été mis sous cocon et d’autres pourraient être mis en stand-by).
De plus, les fournisseurs de gaz (GDFSUEZ en tête) déroutent les cargaisons de Gaz Naturel Liquéfié vers l’Asie vendues bien plus cher qu’en France, ce qui assèche particulièrement l’arrivée à l’Ouest par le terminal de Montoir de Bretagne. Les conséquences sont telles que les entrées de gaz se réalisent massivement par le Nord et l’Est, déséquilibrant ainsi le réseau gaz français malgré de gros investissements réalisés sur le
transport. Cela occasionnera des ruptures de desserte.
La dérèglementation a ainsi cassé la cohérence et l’efficacité d’une chaîne gazière intégrée, conçue pour assurer les missions de service public dont le premier devoir est d’assurer la continuité d’alimentation.
En électricité, les dégâts sont identiques. Alors que le marché était censé satisfaire la demande (annonces multiples de nouveaux moyens de production) on ne peut que constater l’absence d’investissements réels. La production française ne permet plus d’assurer à elle seule l’alimentation à la pointe en hiver.
Le risque est accentué par l’arrivée des ENR qui, du fait de leur intermittence, nécessitent des centrales à couplage rapide comme les cycles combinés gaz. Or, en se souciant uniquement de la rentabilité de chaque actif séparément, les électriciens ferment ce type de moyens de production les uns après les autres : gaz, charbon, fioul. Ce phénomène est observable également dans d’autres pays en Europe.
En électricité, pas plus qu’en gaz, le secours ne pourra pas venir des pays voisins !
Tout en constatant l’impasse de la dérèglementation, les grands énergéticiens organisent la pénurie pour faire pression auprès des pouvoirs publics afin de se faire rémunérer la pointe par un mécanisme de subventions. En gaz, pour le remplissage des stockages nécessaire au passage de l’hiver. En électricité, pour conserver les centrales thermiques en exploitation.
Il s’agirait donc de subventionner ces groupes qui dégagent d’énormes profits et distribuent des dividendes généreux (pour EDF : résultat net de 3,3 milliards d’€ dont 2,3 pour les actionnaires, pour GDF SUEZ 3,8 mds d’€ dont 3,74 pour les actionnaires).
La FNME-CGT dénonce depuis le début la dérèglementation européenne dans l’énergie. Les conséquences risquent de devenir une cuisante réalité pour les français et plus largement pour les européens. La libéralisation est un échec économique, industriel, environnemental et social.
La FNME-CGT affirme aujourd’hui que la première cause du risque de rupture de desserte d’énergie en France et en Europe est le système dérèglementé initié par l’UE et entériné par les différents gouvernements français.
Face à cette urgence, la FNME-CGT demande qu’une enquête parlementaire fasse un bilan de la dérèglementation tant sur les manquements du système énergétique actuel que sur les hausses tarifaires.
La FNME-CGT considère qu’il est vital de sortir l’énergie du système marchand et rappelle sa proposition d’un pôle public de l’énergie en France et la mise en place d’une agence européenne de l’énergie.
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